Inventaire lexicographique du français calédonien

par Christine Pauleau



Introduction | A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

Pour citer ce travail :
PAULEAU, C., Inventaire et observatoire lexicographiques du français calédonien (Nouvelle-Calédonie), bilan sociolinguistique sur le géolecte francocalédonien, Paris, site du laboratoire Modèles Dynamiques Corpus (MoDyCo), UMR 7114 du CNRS/ Université Paris Nanterre, depuis 2022, https://ressources.modyco.fr/dicocaledonien/

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Lexique général (gros caractères) - Lexique flore/faune (petits caractères, termes rares en gris)

Entrées et sous-entrées
Items and subitems
560 ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: E :::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::: :

560 EAU DE COCO :

V. COCO.

560 ÉCHENILLEUR :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. Nom donné à divers oiseaux et entrant donc en tant que générique dans la composition des termes ci-après.

561

ÉCHENILLEUR* CALÉDONIEN* :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. (Coracina caledonica caledonica). V. SIFFLEUR (2.). Répertorié notamment par Hannecart, 1980 : 78.

561

ÉCHENILLEUR* DE MONTAGNE :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. (Coracina analis). V. SIFFLEUR* DE MONTAGNE. Echenilleur de montagne. (…) Chant : Sifflement aigu et puissant. Pancarte dans un parc naturel (Rivière bleue), 2022. Répertorié par Hannecart, 1983 : 55.

562

ÉCHENILLEUR* PIE :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. (Lalage leucopygia montrosieri). V. MAC-MAC. Répertorié par Hannecart, 1980 : 34.

561 ÉCOLE DE TRIBU :

Attesté uniquement à l’oral. n.f. A.cour. Plutôt Ethnolectal (plus cour. chez les Kanak*). Ecole parallèle. V. ÉCOLE POPULAIRE. Il a fréquenté l'école de tribu (…). Journal Mwà Véé, 07/2005 21. Variante : L'école de la tribu.

562 ÉCOLE POPULAIRE :

n.f.  1. Cour. Plutôt Ethnolectal (plus cour. chez les Kanak*). Ecole parallèle dans laquelle la langue d’enseignement est une langue kanak*, par opposition à l’école institutionnelle francophone, cette dernière faisant encore administrativement partie (au niveau de l'école primaire) de l’Education Nationale française. Encycl.  : A l’origine, ces écoles populaires avaient été organisées dans les années 1980 par le F.L.N.K.S. (parti politique : Front de Libération National Kanak* Socialiste) par contestation de "l’école coloniale". (…) elle enseigne dans l’une des écoles populaires du FLNKS (…). Poèmes Gorodé, 1985 : 5 (préface). Syn.  : Ecole (t.cour.). Ecole* de la tribu (a.cour.). EPK (a.cour.). Variante (cour.) : Ecole populaire kanak*.  2. Vx. Ecole catholique du début du XXe siècle destinée aux élèves défavorisés, pour la plupart non Européens* : Kanak*, enfants d’engagés* asiatiques, …etc.  (…) un bâtiment en tôles rouges abritant l’« école populaire » [« l’école des pauvres » comme on l’appelait encore] où était dispensé un enseignement destiné aux élèves sans ressources : comprenez aux enfants kanak*. C’est parmi eux que (…) j’ai reçu mes premières leçons de lecture avant de rejoindre en 1955, le cours préparatoire (…). Entretien Barbançon, 2022 : 164.

562 ÉCOLE POPULAIRE KANAK* :

V. ÉCOLE* POPULAIRE. C’est en 1985 que le FLNKS*, alors dirigé par Jean-Marie Tjibaou, décrète le boycott de l’école coloniale et la création des Écoles Populaires Kanak* (EPK*). Site Présence kanak*, https://presencekanak.com, 2021.

563 EKOLOÏNI! :

Attesté uniquement à l’oral. interj. Cour. Plutôt ethnolectal (plus cour. chez les Kanak*).  1. Exprime le contentement, la satisfaction. -Allez on va fêter ça ! –Ekoloïni ! V. ÇA DE WIZZ !  2. Exprime la surprise. V. BABYLONE ! [Reconnaissant subitement quelqu'un dans la rue :] Ekoloïni!

Encycl.  : En iaai*, langue kanak* parlée à Ouvéa (île Loyauté) "ekölö" est une exclamation de surprise (Ozanne-Rivierre, 1986).

V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

564 EMBOUCANER :

v.tr.dir. T.cour. Empoisonner ou ensorceler quelqu’un par le moyen d’un boucan*. V. ce mot. -Il est folingue le mec ! –Ma parole c’est sa bonne femme, elle l’emboucane… Roman Sénès, 1987 : 235. On a beau vivre en ville, la peur d’être emboucané est encore la plus forte. Roman Ohlen, 2000 : 76. (…) c’est fin* grave (…) il s’est fait emboucaner. Quelqu’un a dû lui faire boire des herbes sans qu’il s’en aperçoive. Roman Jacques, 2002b : 35. Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquête linguistique, 2005) avec peut-être une petite baisse de vitalité chez les jeunes (V. BOUCAN).     V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013 : emboucaner et emboucané.

564 ÉMOUCHET :

n.m. Rare. Terme du français de référence entrant en tant que générique dans la composition de divers termes désignant des rapaces. V. ci-après.

564

ÉMOUCHET* BLEU :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. (Accipiter haplochrous). Rapace (30-38cm) endémique de la Grande-Terre*, fréquentant les forêts, et "d'une remarquable beauté" (Hannecart, 1980 : 91), son ventre est blanc, son cou bleu et le reste de son corps noir. Encycl. : Famille des  Accipitridés. Emouchet bleu (Accipiter haplochrous) [: légende d'illustration]. Site internet foretseche.nc, 2006. Le corbeau* calédonien, l’émouchet bleu ou le gecko* géant peuvent s’attaquer aux œufs de notou*. Pancarte dans un parc naturel (Rivière bleue), 2022.  Syn. (rare, spéc.) : Epervier* à ventre blanc.

564

ÉMOUCHET* GRIS :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. (Accipiter fasciatus vigilax). Rapace (38-45cm), de couleur grise, fréquentant la savane et la lisière des forêts de l'archipel. Encycl. : Famille des  Accipitridés. Répertorié  par Hannecart, 1980 : 39.  Syn. (rare, spéc.) : Vautour australien.

565 EMPEREUR ÉVENTAIL :

n.m. Rare. (Istiophorus platypterus Shaw et Nodder). V. ESPADON VOILIER. Répertorié par Rivaton, 1990 : 121.

565 EN BOUT* :

loc.adv. Cour. Fam. De face, de plein fouet. Encycl.  : Dans le vocabulaire de la marine,  "en bout" signifie : "à l’avant ou à la proue d’un navire" (F.O.L., 1983 : 27), et un "bout*" [but], est un cordage (termes très cour. dans la navigation en Nouvelle-Calédonie, v. BOUT). (…) prendre le vent en bout sur l'anse Vata (…). Nouvelles Jacques, 2000 : 39. (…) la fenêtre (…) où le vent vient donner en bout (…). Roman Ohlen, 2000 : 21. Il s’est pris le poteau en bout, il est tombé raide par terre. Oral spontané, s.d. Norme phonétique : [ãbut] (le "t" final se prononce).

567 EN CRABE* (BARRER -) :

V. BARRER.

569 EN FACE :

loc. adv. lexicalisée. A.cour. Fam. Souvent Plaisant ? En prison, à la prison de Nouméa. V. CAMP EST. Il réalisa que beaucoup (…) avait frôlé un séjour « en face »… Prigent, 2006 : 114.

572 EN TAS :

adj. Cour. Fam. Fatigué. V. VERT (2.). Awa!* Je suis fin* en tas! Il se laissa retomber sur l'oreiller (…). [note de bas de page : fin en tas : très fatigué]. Roman Chabas, 1996 : 31.

566 ENCANAQUER (S’-) :

Variante graphique de ENKANAKER (S’). V. ce mot. La station* s’encanaquait (…) elle était mi-tribale, mi-coloniale, et les pigeons* verts (…) y avaient remplacé les colombes. Sénès, 1987 : 167.

568 ENCULÉ :

n.m. T.cour. Fam. Vulg. Terme appréciatif : familier, amical, voire affectueux. (…) vous savez bien ce que c’est, bande d’onculés (…) "Onculé" est un mot fin* gentil en Nouvelle-Calédonie, ça aussi il faut le savoir (…) l’onculé de Vieux* Crabe* souleva le couvercle (…) et il tourna le bouton de la Vieille Gazinière ! ADG 1988, dans Littérature NC : 54. Hé mais mon con* d’Nounous, il est chié, c’t’enculé là… Sketch Valéry, 1989. C’est une histoire à mon copain là*, c’t’enculé d’Maurice! Oral spontané, s.d. Collocations fréquentes : Souvent employé au sein de structures telles que : "adj. démonstratif à valeur anaphorique + enculé (+ adv. )" : cet enculé-là; ou encore "adj. démonstratif ou anaphorique + enculé + préposition de + déterminant 0 + nom" : cet enculé de Marcel. Norme : Terme employé aussi parfois comme injure, comme en français hexagonal. V. aussi la forme interjective L'ENCULÉ! / Rare au féminin. / L'usage de ce terme est moins vulgaire (vulgarité neutralisée) en contexte calédonien* qu'en contexte hexagonal, où ce terme est en général perçu comme très vulgaire, sauf dans certains milieux populaires ou régionaux : en français méridional familier par exemple l'usage de l'interjection "Enculé!" est très courante et le registre vulgaire est alors neutralisé comme en contexte calédonien*. Norme phonétique : La prononciation populaire calédonienne est [õkyle] (en alphabet latin : "onkilé"), tel que transcrit dans le premier exemple ci-dessus. Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquête linguistique, 2005).    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

587 ENGAGÉ, ENGAGÉE :

1. n. Vx. V. COOLIE. (…) un épisode de l'histoire calédonienne* encore méconnu, celui de l'arrivée et de l'implantation des Réunionnais et de leurs engagés en Nouvelle-Calédonie au dix-neuvième siècle. Speedy, 2007 : quatrième de couverture.  2. adj. Vx. Sous contrat. (…) [en 1953] la résidence libre pour les travailleurs engagés en majorité asiatique était toute récente. / (…) les engagés asiatiques qui se désignaient eux-mêmes comme Chân Dang, « pieds attachés » (…) Entretien Barbançon, 2022 : 50 / 139.

 

569 ENKANAKÉ, ENKANAKÉE :

adj. Cour. Plutôt ethnolectal (moins cour. chez les Kanak*). Fam. Ayant adopté le mode de vie kanak*. Connotation : Souvent péjorative. (…) cette tendance à condamner tous ceux d’entre les siens qui osent s’écarter du modèle déposé et qui deviennent alors à ses yeux : "enkanakés" ou pire : "enzoreillés", c’est tout cela (…) le caldoche* de base. Essai Barbançon, 1988 : 51. Variante graphique : Encanaqué, encanaquée.    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013 2006-2013 .

570 ENKANAKER (S’-) :

v.pron. Cour. Plutôt Ethnolectal (moins cour. chez les Kanak*). Fam. Adopter le mode de vie kanak*. Connotation : Souvent péjorative. Il s'est bien enkanaké, le mec…Variante graphique : Encanaquer(s’)*.    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

571 ENTAMER :

Attesté uniquement à l’oral. v.intr. Cour. Fam. ou sociolectal (pop.). Parfois plaisant. Conduire un engin à toute vitesse et de manière sportive. [En voiture :] Va-s-y! Entame! Oral spontané, s.d. Syn.  (cour.) : Astiquer* (sens II.). Locutions (formes transitives) : Entamer la caillasse* (cour.)/ le coaltar* (a.cour.).    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

573 ENTENDRE DE :

loc. verbale tr. Cour. Plutôt ethnolectal kanak*. Fam. ? Entendre parler de (quelque chose ou quelqu’un). (…) d’autres hommes (…) ont entendu de cette ogresse [note de bas de page : entendre de : usage courant pour entendre parler de]. Roman Tcherko, 2001 : 88.

574 ENVOYER :

1. v.tr. dir./ind. T.cour. Fam. ou sociolectal (pop.). Parfois plaisant. Donner, mettre. Envoye une bière ! BD Teg, 2002 : 18. Onwouaye l'eau! [=Ouvre le robinet d'eau] BD Gielbé, 2004 : 12. Envoye ton canon* ! [=Mets un coup de poing]. Syn.  : Mouiller* (cour.). Péter* (t.cour.). Collocations fréquentes : V. articles ci-après. Norme phonétique : Souvent prononcé comme en français kanak*, avec un [v] amui [ãwaje]. Norme graphique : La graphie onwouaye (ci-dessus) est marginale, elle illustre cependant bien la prononciation populaire locale. Norme morphologique : Conjugué sur la base de l'infinitif (en –yer) à toutes les personnes : j'envoye, tu envoyes...etc.  2. Variante courte de ENVOYER DE L'AIR. V. cette entrée.

575

ENVOYER DE L’AIR :

loc. verbale. Cour. Fam. Souvent plaisant.  1. Dégager un rythme soutenu, et spécialement : une ambiance festive. On a préparé tout le repas en 1h : ça a envoyé de l’air dans la cuisine! / Le bal d’ici, ça envoye de l’air!  [A propos de la force du vent :] (…) ça envoye (…) mais pas à ce point. Roman Simon, 2021 : 156.  2. Etre formidable. V. DOSER. (2.). T'as vu sa maison? Elle envoye de l'air hein?

Variante courte : Envoyer, v. l'attestation en 1. ci-dessus.

Equivalent hexagonal : Déménager (français fam.).

Norme phonétique : Souvent prononcé "enwoye" (en alphabet phonétique : avec un [w] à la place du [v]).

Norme morphologique : La même que pour ENVOYER : Conjugué sur la base de l'infinitif (en –yer) à toutes les personnes : j'envoye, tu envoyes...etc.  

Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquête linguistique, 2022).

V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

576

ENVOYER LA BOULETTE :

Variante de METTRE LA BOULETTE. V. BOULETTE (III.). [Devant quelqu'un qui hésite :] Envoye la boulette! [=Vas-y!].

 

576 ÉPAULETTES D’OFFICIER :

n.f. pl. A.cour. (Lycopodium spp.) (Observatoire, 1990 : 96). Plantes dont le port des feuilles filiformes rappelle celui  des franges des épaulettes militaires. Encycl.  : Plante épiphyte. Tu vois les épaulettes d’officier, elles s’accrochent à un support comme ça…Oral d'enquête, 1990.

578 ÉPERVIER À VENTRE BLANC :

n.m. Rare. Spéc. Domaine : Ornithologie. (Accipiter haplochrous). V. émouchet bleu. Répertorié par Hannecart, 1980 : 91.

579 ÉPINARDS :

n.m.pl. A.cour.  1. Toute plante dont on consomme les feuilles comme celles des épinards2.  V. CHOU* KANAK*. Répertorié par Observatoire, 1990 : 164.

579

ÉPINARD(S)* DU PAYS :

n.m.pl. Rare. Vieilli. V. ÉPINARD(S) KANAK*, BRÈDES. Répertorié par F.O.L., 1983 : 27.

579

ÉPINARD(S)* KANAK* :

n.m. A.cour. (Tetragonia tetragonoides (Pall.) Kuntze). Plante herbacée rampante consommée comme légume vert, originellement surtout en milieu kanak*. Encycl.  : Identification synonyme (selon endemia.nc) : Tetragonia halimifolia G.Forst. Demidovia tetragonioides Pall. Plante appelée kore cele en nengone* (langue de l’île de Maré).  Rouget* fumé aux feuilles d’acacia épinard kanak (kore cele) et bénitier (…). Cuire les kore cele avec le lait de coco* (…). Ingrédients : 1 kg de rouget, 300g d’épinard kanak*, (…). Origin’air Magazine, juin 2022. Syn.  : Epinard(s) sauvage(s) kanak*? Epinard(s) du pays ? Brèdes* ? Variante : La potentielle variante graphique épinard(s) canaque(s)* n’est pas attestée en l'état de la recherche (Pauleau, enquête linguistique, 2022).

579

ÉPINARD(S)* SAUVAGE(S) KANAK* :

n.m.pl. A.cour. Ethnolectal mélanésien? (Tetragonia tetragonoides (Pall.) Kuntze ? Amaranthus interruptus R.Br. ? Hibiscus manihot L. ou Abelmoschus manihot L.?). V. ÉPINARD(S) KANAK*, BRÈDES. Elle leur avait préparé une petite marmite chaude d'ignames*, de patates* douces mélangées avec du jus de coco* conjugués avec des épinards sauvages kanak*. Nouvelles Ihage-Gorodé, 2002 : 84.

 

565 EPK :

sigle. A.cour. (cour. chez les Kanak* au moins dans les années 1980-90). V. ECOLE* POPULAIRE. Etaient présents (…) des représentants de la structure nationale des EPK. Journal Bwenando, 07/1986. (…) à Ouvéa après de nos enfants de l’EPK (…). Journal Les Nouvelles, 06/1990, lettre d’un lecteur kanak*. Variante graphique : E.P.K. (avec des points). Norme : La signification des initiales est souvent connue chez les Kanak*(Pauleau, enquête linguistique, 1990).

577 ÉRYTHRINE :

Ci-dessus : Feuilles et fleurs d'érythrine. Source : endemia.nc. Crédit : CC-BY-NC-SA 4.0.

 

n.m. A.cour. (Eryhtrina spp.). Grands arbres élancés aux fleurs orange ou rouge vif et spécialement les arbres décrits en 1. et 2. ci-après :

1. (Erythrina orientalis MURR.). (Rageau, 1973 : 47). Arbre aux fleurs orange souvent planté en bordure de route. (…)  la route lui apportait les notes muettes des mimosas* (…), celles des érythrines (…). Roman Sénès, 1987 : 332. Syn.: Peuplier* (a.cour.). Peuplier* canaque* (peu cour.).  2. (Erythrina fusca LOUR.) (Rageau, 1973 : 47). Arbre souvent planté comme arbre d'ombrage (pour les caféiers, par exemple, dans la culture du café à l'ombre. V. CAFÉ SOLEIL). Encycl.: Variété endémique (Godard, 1978 : 60). . Repue, après une nuit d'orgie fruitée entre les figues et les fleurs d'érythrine, (…) je somnole au bout d'une branche.  Nouvelles Ihage-Gorodé, 2002 : 65 [une roussette*]. Un vol de roussettes* s'abat sur les érythrines (…).  Roman Jacques, 2002b : 59. Il semblerait que la roussette*  ne mette au monde qu'un seul petit par an, (…) à la saison de floraison des érythrines, de mi-octobre à mi-décembre. Journal Le Pays, 04/2006. (...) une profusion d'arbres : érythrines, manguiers (...). Roman Simon, 2021 : 139. Une petite vallée ombragée par des érythrines et des bois* noirs (…). Entretien Barbançon, 2022 : 223. Syn.: Arbre* à roussettes* (cour.). Arbre* à piquants, arbre-corail*, piquants*, piquants* à roussettes* (rares).

Encycl. : Comme on le voit, le nom latin est à l'origine du nom usuel. / Famille des Légumineuses papillonacées (Rageau, 1973 : 47).

Variante phonétique : [eritrin] ou [eretrin].

Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquêtes linguistiques, 1990-2022).

 

578 ESCARGOT :

n.m. T.cour. Terme du français de référence entrant en tant que générique dans la composition de divers termes désignant des gastéropodes terrestres comestibles : V. ci-après :

579

ESCARGOT DE FORÊT :

n.m. Peu cour. (Placostylus spp. ). V. BULIME. Répertorié notamment par Observatoire, 1990 : 164.

580

ESCARGOT DE L'ÎLE DES PINS :

n.m. T.cour. (Placostylus spp. ). V. BULIME. Sa carte gastronomique (…) Cassolette d'escargots de l'Ile des Pins à l'oseille fraîche (…) [publicité pour restaurant]. Journal Les Nouvelles, 09/06/1990.    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

580

ESCARGOT DU PAYS :

n.m. A. cour. (Placostylus spp. ). V. BULIME. Répertorié notamment par Observatoire, 1990 : 164.

581

ESCARGOT GÉANT :

n.m. Rare. (Achatina fulica L.). V. ACHATINA. Répertorié par Observatoire, 1990 : 164.

 

578 ESPADON VOILIER :

n.m. A.cour. (Istiophorus platypterus Shaw et Nodder) (Fourmanoir, 1976 : 324). Espadon dont l'énorme nageoire dorsale s'élève comme une voile. Encycl. : Famille des Istiophoridés. (…) ils ont attrapé un espadon voilier (…) c'était l'arrivée de la pêche au gros (…). Oral spontané, 1990. Syn. : Voilier* (a.cour.).  Empereur* éventail (rare).

578 ESSENCE DE NIAOULI :

n.f. T.cour. Produit obtenu par distillation des feuilles de niaouli* (Melaleuca quinquenervia). Encycl.: Il s'agit du produit de base du goménol, préparation pharmaceutique utilisée contre les rhumes et autrefois dans les stations* d'élevage contre les tiques du bétail (le mot "goménol" est mentionné par le Petit Robert, qui précise qu'il est construit à partir du toponyme Gomen, "localité de Nouvelle-Calédonie"). (…) les derniers paysans (…) emploieraient leurs talents à distiller de l'essence de niaouli (…). Roman Sénès, 1987 : 137.

579 ÉTALER (NE PAS -) :

Attesté uniquement à l’oral. v.intr. Cour. Fam. Ne pas parvenir à effectuer complètement une tache ou avoir de grandes difficultés dans son exécution. (…) [ceux de l'Assemblée* Territoriale*] ils étalent plus (…). Sketch Ollivaud, [198?]. C'est trop grand chez eux, pour le ménage moi j'étale pas... [femme de ménage]. Oral spontané, s.d. Equivalent hexagonal : Ramer (français fam.).

579 ÉTOILE :

n.f. T.cour. Terme du français de référence entrant en tant que générique dans la composition de termes variés (certains désignant notamment les étoiles de mer -membre de la classe des Astéroïdés) : V. ci-après :

579

ÉTOILE-COUSSIN :

n.f. Rare. (Culcita spp.). Etoile de mer à bras très réduits. Répertorié par Observatoire, 1985 : 217. Syn. (rare) : Coussin* de mer.

579

ÉTOILE D'AUSTRALIE :

n.f. Peu cour. (Tristellateia australasiae). "Plante grimpante vigoureuse, très florifère" (Godard, 1978 : 220), aux fleurs d'un jaune éclatant, et aux fruits en étoiles. Répertorié par Godard, op.cit.

579

ÉTOILE-RHINOCÉROS :

n.f. Rare. (Protoreaster nodosus). Etoile de mer dont la forme des piquants rappelle celle des cornes de rhinocéros. Répertorié par Observatoire, 1985 : 217.

 

580 ÊTRE FAMILLE :

loc. verbale. T.cour. Fam. Avoir un lien de parenté (de façon éloignée ou proche). Encycl. : Terme en usage notamment à La Réunion (site BDLP, 2006). (…) je suis partout chez moi dans le nord. On est TOUS FAMILLE là bas. Album Sebban, 1984 : 5. (…) on est d’ailleurs "famille" avec eux (…).Album Sebban, 1984 : 24. On est un peu famille lui et moi (…) c’est le cousin de la belle sœur de la mère à mon oncle Nononne de Témala, chais pas si tu wois?. Sketch Valery, 1989. -T'es pas famille avec lui? -Non je suis famille avec les Pauleau de Nouméa. Oral spontané, s.d. Mais alors (…) c’est le beau-frère à Adrienne (…) ça fait qu’on est un peu famille. Kurtovitch, 2013 : 21. Collocation : Etre famille avec. Equivalent hexagonal: Etre cousin (français familier). Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquêtes linguistiques, 1990-2022).    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

581

ÊTRE* FAMILLE AVEC BOULANZOU :

Variante de ETRE FAMILLE AVEC JEULIN. T'es famille avec Boulanzou ou quoi?

582

ÊTRE* FAMILLE AVEC JEULIN :

Attesté uniquement à l’oral. loc. verbale. A.cour. Fam. Plaisant. Raconter des histoires invraisemblables et soutenir qu'elles sont véridiques. Encycl.: La famille Jeulin est originaire de la région de Bourail (côte ouest de la Grande-Terre*), et un certain Monsieur Jeulin a été réputé pour raconter des histoires invraisemblables, faire des jeux de mots ou des blagues (la même réputation étant faite à un certain Monsieur Boulanzou, resté certes moins célèbre. Cf la variante Etre famille avec Boulanzou). Il raconte toujours qu'il pêche des requins de dix mètres, il est un peu famille avec Jeulin, lui, hein? Oral spontané, s.d. Equivalent hexagonal : Etre de Marseille (français familier). Variante : Faire* son Jeulin (a.cour.). Etre* famille avec Boulanzou (peu cour.).

 

583 EUPHORBE PANTOUFLE :

n.f. Rare. (Pedilanthus tithymaloides). V. CACTUS OISEAU. Répertorié par Godard, 1978 : 128.

583 EUROPÉEN, -ÉENNE :

T.cour.  1. n. Personne d'ethnie "blanche" et spécialement d'origine française, par opposition à une (ou plusieurs) autre(s) ethnie(s). C'est la victoire de la ruse asiatique sur les provocations (…) de l'Européen. Contes de Thio, 1997 : 65. Je suis persuadée qu’on verrait alors qu’il y a beaucoup d’Européens. Journal Le Chien bleu, 08/2019. (...) le père d'Ernest (...) Européen d'origine (...). Roman Simon, 2021 : 140. A Lifou les Européens vivent dans le respect des locaux (…). Commentaire de vidéo (Youtube L’indépendance, Coco Banane, 06/2021).  2. adj. Relatif aux personnes d'ethnie "blanche" et spécialement d'origine française, telles que décrites en 1. Recherche cuisinière (…) cuisine européenne. Journal Les Nouvelles, 06/06/1990. (…) le monde professionnel européen et mélanésien (…). Journal Les Nouvelles, 06/07/1990. La communauté kanak* a moins d'enfants [qu'autrefois]. Les jeunes se calquent plutôt sur des comportements européens. Journal Le Pays, 06/2006. Les familles européennes, descendues (…) faire le tour des vitrines (…). Prigent, 2006 : 77. (...) Louis-José |Barbançon] avait déjà jeté un pavé dans la mare en se revendiquant être un "Océanien d'origine européenne" et non un Européen de Nouvelle-Calédonie. Beaucoup plus qu'une formule c'est une manière de secouer la vieille société coloniale. Entretien Barbançon, 2022 : 295.

Connotation : Neutre.

Encycl. : Terme en usage dans la plupart des pays "d'outre-mer" dans lesquels l'ethnie "blanche" cohabite avec d'autres ethnies.

Syn. : V. KAMADJA.

Norme : Le terme blanc est employé aussi (usage plus courant en milieu non européen), la connotation de blanc est moins neutre que celle d'européen : blanc est plus péjoratif localement qu'en contexte hexagonal, le terme européen est ressenti comme moins familier, plus poli, d'un usage plus cultivé. C’est néanmoins le terme Blanc océanien que l’archéologue calédonien C.Sand propose comme alternative à Européen et Caldoche lorsqu’il traite des approches philosophiques du passé calédonien (interview C.Sand, 22/11/20, Outre-mer 360°, consultation 09/12/21). / Le Petit Robert définit le mot "européen" comme signifiant "de l'Europe", ou concernant l'Europe unifiée, ce qui (même si ce dernier sens existe évidemment en contexte calédonien* et a été notamment très en usage au moment du référendum sur la Constitution Européenne de 2005) ne correspond pas au signifié habituel local.

Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquêtes linguistiques, 2005-2022).

V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

584 EUZÔTS :

pr. A.cour.? Sociolectal (pop.) et/ou ethnolectal kanak*. Eux. Encycl. : V. également NOUS/ VOUS AUTRES. En créole de Nouvelle-Calédonie (tayo*), le pronom équivalent est "lezot" (Corne, 1991 : 127). Moi si j'étais euzôts (…). BD Gielbé, 2004 : 10. Quand est-ce qu'elle termine, la grève des poubelles à euzôts? Ibid. : 55.

585 ÉVASAN :

n.f. T.cour. Evacuation sanitaire, en hélicoptère la plupart du temps. Encycl.: Par abréviation. (…) [le gendarme ] participe souvent aux EVASAN (…). Manuel Education civique, 1989 : 85. Le camion se retourne (…) : onze blessés en évasan. Journal Les Nouvelles, 03/06/ 1990. N'y avait il pas eu un cas de méningite, de tuberculose nécessitant une Evasan? [note de bas de page : evasan : evacuation sanitaire]. Roman Tcherko, 2001 : 59. (…) une véritable évasan, comme cela est le cas lorsqu'un patient est envoyé en Australie (…). Journal Kanak*, 03/2006. La démarche ci-dessous explique les formalités de départ en Evasan depuis la Nouvelle-Calédonie. service-public.nc, 02/2019, consulté 09/2022. Dérivés : Evasaner*, évasané*. Norme phonétique : [evazã], [evazan], [evasan] (en alphabet latin : "évazan", "évazane", "évassane"). Dynamique : Emploi stable chez les adultes mais un peu moins connu chez les jeunes, et particulièrement chez les jeunes non européens* (Pauleau, enquête linguistique, 2005).    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

586 ÉVASANÉ, ÉVASANÉE :

adj. T.cour. Transporté/ transportée en évasan*. V. cette entrée.    (...) les patients calédoniens* en radiothérapie sont évasanés vers la métropole et l’Australie (...). la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie, 05/2015. Un Calédonien «évasané» vers Sydney par avion militaire. la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie, 01/2021.  Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquêtes linguistiques, 2005-2022).

587 EVASANER :

v.trans. T.cour. Transporter en évasan*. V. cette entrée. (...) C'est plus facile d'évasaner quelqu'un sur Nouméa, en partant de Lifou (...). Essai Mokaddem, 2018 : 41. C'est ce qui est arrivé ce mercredi, pour «évasaner» à Sydney un Calédonien* dont le pronostic vital était engagé. la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie, 01/2021.    V. également Pauleau, BDLP, 2006-2013.

587 ÉVÉNEMENTS (LES -) :

n.m.pl. T.cour. Période (1984-1988) de conflits sévères, s’apparentant à une guerre civile, entre indépendantistes et anti-indépendantistes (loyalistes*). Encycl. : Cette période s’est terminée avec un changement de statut de la Nouvelle-Calédonie (« Statut Pons », en1987, fondé sur l’autonomie de gestion et la régionalisation), puis avec la signature des Accords* de Matignon en 1988. T’étais à Nouméa pendant les Evénements toi ? Oral spontané s.d. Comment enseigner en lycée, la période 1984-1988 dite des « Évènements » ? Document pour l’enseignant, histoire-geo.ac-noumea.nc, postérieur à 2008. Son père, qui fut également témoin privilégié des événements calédoniens*, est un écologiste actif. Présentation de l’auteur d’un ouvrage, cap-nc.blogspot.com, 2012. Avec le même engagement qui a conduit ceux et celles de la tribu (…) sur les barrages du temps des Evénements. Gorodé, 2019 : 11. Depuis les « événements », à la transhumance des vacanciers se sont ajoutés les relèves des contingents de gardes mobiles et autres CRS, les « touristes en bleu » (…). Entretien Barbançon, 2022 : 251. Dynamique : Emploi stable (Pauleau, enquêtes linguistiques, 1990-2023).  

 

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MoDyCo

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Université Paris Nanterre
Atanas Tchobanov Ingénieur de recherche CNRS
- MODYCO UMR 7114

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